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C'est par les nuits d'orage que les monts m'attire

C'est par les nuits d'orage que les monts m'attire
  • Corrida sans corne, ficelle à Georges, colvert aux tendon d'Archimède, affiche affligeante d'arbres fiévreux, bavoir pour cheval, aisselle de chaise, croquante plaie purulente, parallélépipède rectum, lapin de la reine, roi des girolles.
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25 août 2010

Homme, 20 ans, cheveux courts... cheveux courts.

Il y a un train qui passe toutes les nuits dans ma chambre.

On m'a éduqué à ne pas le prendre. A perdre l'ouïe l'instant de son passage. Alors quand il est là, quand il passe sur mon lit, je me cache. Rivant mes yeux sur les rails, à côté des couvertures. La couette est molle et j'entends le train arrivé. Je ferme les yeux. L'excitation face à l'attente d'un évènement imprévisible laisse place à une peur sourde envahissant mon corps lâche de ne plus pouvoir écouter le train.

La peur grandi. Le train se rapproche, je sens la lumière de son avant sur mes paupières closent. Je les crispe. Et mon corps me protège. Il s'évanouit lentement pour que je n'aie de choix à faire. Je m'assoupis et oubli tous les matins le passage de ce train. Mais pourquoi aujourd'hui, je m'en souviens ?

C'est une explication simple. Je sombre dans la folie de ceux qui réfléchissent trop et de par ce fait ne peuvent plus percevoir la différence entre la réalité et les songes. Je suis continuellement dans l'attente. Une attente aiguë, une attente d'après-midi, de tissus, de cigarettes, de soleil et de notes douces. L'attente d'un courage qui me fera affronter ce train qui toutes les nuits traverse ma chambre sans m'apercevoir.

J'aimerais pouvoir crier qu'il m'attende. Arrêtes-toi, là où les garçons sont désemparés. Pouvoir enfin jouir et aimer. Prendre ce train et ne plus jamais revenir. Rester en haut et ne plus ressentir de telles violences à chaque geste, phrases, sons que font les assauts des corps dans mon esprit.

Un jour, je prendrai ce train et mourrai. Mes paroles resteront peut-être, peut-être pas mais mon corps engendra ma mort.

C'est peut-être là. La nuit durant. Lorsque mon corps se soulève que je m'exalte à chérir un autre que moi. C'est au moment où mes jambes s'entrecroisent à l'infini que mes idées les plus strictes se changent à jamais en doute.

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